Je sais, c'est mon blog, et pourtant, je vais rendre un hommage a Al' en inaugurant ce lieu de discute et d'échange très (pas) frequenté avec une de ces nouvelles!
A 8h05, heure précise, minutée et secondée à l’horloge du bureau près, Christie entrait dans les locaux et lança de sa voix fluette et désagréable un « Bonjour ! » non comparable au son mélodieux des mésanges au bord de votre fenêtre. Elle levait la tête d’une façon très difficile à regarder, Georges d’ailleurs se disait qu’on aurait dit un coucou. La Christie en question posa minutieusement les vingt-six cafés en tout genre : cappuccino, avec, sans lait, avec, sans sucre, expresso, à la française, à l’italienne, à la mauritanienne : du tout et du n’importe quoi buvable à petites gorgées sombres. Elle se rendit à son bureau en passant par tous les autres, affichait ce même masque de Mardi Gras qui lui servait de visage. « Ouh, là ! » les papiers volaient, le rouge à lèvres collait. Elle eut une envie pressant et se rapprocha de l’Endroit, quand elle entendit des sons. Les Collègues, avec un grand C, sirotaient leurs breuvages. Ils parlaient un peu tous à la fois, mais on aurait dit qu’une seule voix résonnait :« Cette Christie. Elle est chiante. J’veux dire, gentille, mais chiante, à crever. J’peux pas la supporter, elle et ses manières ! Pénible, mauvaise, ringarde, ignoble. Ce sont les mots qui conviennent. On la prend pour une cruche, on boit dedans et elle aime ça. Une couillonne, chiante qui plus est. »Une baffe, deux baffes, un coup de poing et un coup de boule dans le cœur de Christie. Elle sourit de ses grandes dents jaunâtres, profita de ce beau troupeau et déclama :« Hey ! Je vous invite tous à manger, ce soir, chez moi. Bonne bouffe, cocktails et rencontres à tout va. 20h00. »Les Co-cos, surpris, n’osèrent pas renvoyer la demande dans sa face de Christie. Ils acceptèrent, donc.A 20h05, heure précise, minutée et secondée à l’horloge de son cœur près, la fameuse servit son repas. Ils prirent tous place, goûtèrent au mets. « Kesskecékssa ? » demanda un mec à lunette, un chauve qui souriait. « À votre avis ? » répondit-elle. Du poulet, de ma dinde, du veau, du bœuf, du lapin, de l’autruche. Au final, tout y passa, mais ils se demandaient toujours ce que c’était.Christie se leva de table, alla à la cuisine, et revint, une bassine de sang aux deux mains moites.« J’ai pas d’cruche à manger. Vous me prenez pour une pigeonne ? Très bien. Je suis folle, je l’assume. Et les fous sont cannibales, ils dévorent leurs congénères. J’ai donc décidé que vous mangerez du pigeon, ce soir. »Plusieurs allèrent dégobiller des plumes, et tous partirent dans les cinq minutes.Christie regarda sa montre. Il était 20h36, et elle se disait en son for intérieur qu’il en resterait plus pour elle.
Voila, merci Al' de nous faire partager ton talent! Pour plus de nouvelles, et autres dessins de notre artiste, suivez le guide : http://love-paper.blogspot.com/
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